Voici pourquoi le froid n’est pas toujours le bienvenu …

Rédigé par dans Climat, Culture

Voici bientôt l’hiver, et vous allez peut-être de nouveau perdre de belles plantes auxquelles vous teniez et que vous aviez payées cher … Et dans votre jardin, vivent des arbres, des arbustes qui disparaîtront parce qu’ils ne supporteront pas un hiver plus froid qu’en moyenne.

Photo de Raphael Goetter

Pourtant, vous pouvez faire beaucoup pour éviter cette fatalité …
Ce premier article vous donne quelques pistes pour comprendre. Un deuxième viendra bientôt pour décrire les moyens d’éviter les pertes. Et un troisième article sera consacré aux bienfaits du froid.

Pourquoi le froid endommage vos plantes ?

Quand survient le froid, la végétation s’arrête presque totalement pour les caduques et n’est que ralentie pour les persistantes.
Les plantes qui restent actives pendant l’hiver doivent maintenir leur métabolisme essentiel pour conserver une croissance minimale. Elles doivent lutter contre le froid qui diminue la vitesse des réactions, en modifiant les réactions enzymatiques et les composants internes. La conséquence peut aller jusqu’à un arrêt de la vie de la plante. C’est ce qui se produit pour des plantes tropicales qui meurent dès une baisse de température à +5°C ou +10°C.
Et puis dans nos climats, il y a le gel. En cas de gel, il y a cristallisation de l’eau dans les tissus. La sève, qui continue à assurer le métabolisme, va geler, augmenter de volume et pourra faire éclater les cellules.

Comment les plantes réagissent au gel ?

De manière schématique, les plantes vont réagir de plusieurs manières, selon leurs caractéristiques :

  • Tout d’abord, lors du gel de l’eau dans le sol, il n’y a pas de problème particulier car les liquides internes de la plante restent liquides. Là, la plante s’est préparée en stockant des sucres, des sels minéraux qui abaissent le point de gel de l’eau dans ses tissus. De même, elle aura limité sa teneur en eau pour éviter l’impact du gel.
  • Ensuite, s’il y a une baisse plus importante de température, les plantes utilisent l’expulsion d’eau de l’intérieur de la cellule vers les espaces intercellulaires. La perméabilité de la membrane cellulaire permet à une partie de l’eau de quitter la cellule pour aller dans les espaces entre les cellules. De cette manière, l’eau restante ne gèlera pas à l’intérieur de la cellule car elle aura une concentration forte d’éléments minéraux et de sucres.
    Je l’ai observé sur des lauriers-tins dont les feuilles étaient toutes recroquevillées, cassantes, et qui sont redevenues normales dès le retour à une température plus élevée.
  • Enfin, s’il y a encore une baisse de température, le froid entraîne le gel de l’eau à l’intérieur de la cellule. Cela cause la mort des cellules qui éclatent. On voit alors des blessures sur le végétal dont certaines parties se fendent (l’écorce du tronc sur un olivier) et ces blessures peuvent provoquer ensuite la mort entière de la plante.

Mais, les circonstances peuvent arranger ou aggraver la situation …

Bien sûr, les différents niveaux décrits ici sont très variables selon les espèces et les variétés. C’est pour cette raison qu’il faut choisir des variétés bien adaptées si l’on habite dans une région froide pour la plante que l’on veut y mettre. Mais là encore, certains individus dans une même variété vont mieux s’adapter que d’autres. Et par ailleurs, les jeunes plantes sont toujours plus fragiles face au froid car leurs tissus sont moins résistants et leur croissance suppose un métabolisme actif que le gel empêche.

Par ailleurs, un certain nombre de facteurs influençant les phénomènes de gel des plantes se déduisent de ce qui a été décrit. Par exemple, plus l’été aura été chaud et sec et la période avant l’hiver sèche, moins il y aura d’eau et plus il y aura des sels minéraux et des sucres dans les cellules et donc des concentrations qui permettront d’abaisser le gel des liquides.
De même, une plante en période de sommeil (parce que la saison est froide avec des gels faibles) ne sera pas gonflée de sève et aura moins d’eau dans ses tissus. Elle sera moins vulnérable.

Le dégel peut-être mortel. Si la partie aérienne subit des températures positives et repart alors que le sol reste gelé, les feuilles vont recommencer à respirer et à transpirer alors que les racines ne pourront mobiliser l‘eau gelée. La plante va s’asphyxier très vite et mourir quelquefois en quelques heures. Le vent qui dessèche aggravera encore la situation.

Prochain article : Ne laisser plus vos plantes crever de froid !

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