Quelques pistes pour une entrée végétalisée …
J’ai reçu une demande de l’une de mes lectrices qui avait en charge le projet de refaire la végétation à l’entrée de la mairie dans 2 bacs entourant l’escalier d’entrée. Au cours du dialogue, nous avons fait plusieurs scénarios que je publie aujourd’hui. Cela n’a qu’un seul but : faire réfléchir et amener des idées pour le jardin et illustrer l’utilisation des plantes dans des contextes très concrets.
Ma lectrice ne voulait pas de palmiers comme précédemment puisque ceux qui y étaient avaient dépérit suite à maladie.
Elle cherchait un arbuste :
- qui en impose un peu, car c’est l’entrée principale de la mairie,
- qui a un feuillage plutôt persistant
- qui ne pique pas …
- qui est facile à vivre …
- qui a une belle et longue floraison !!!
Elle avait exclu le laurier rose, omniprésent dans la région.
Par ailleurs, l’exposition de la mairie est au couchant et est bien ensoleillée en été.
De part et d’autre de cette entrée il y a d’autres végétaux, Oliviers et Lagerstroemias.
La première remarque que l’on peut faire est qu’un seul végétal ne pourra pas apporter tout cela : il faudrait être au bord de la mer (Plumbago, Bougainvillée,…) ou sous les tropiques pour avoir la solution. Il faut aussi se donner des priorités parmi tous ces critères.
Cependant, on peut sûrement se rapprocher des objectifs donnés et la combinaison de plusieurs plantes pourrait peut-être apporter des solutions.
Une composition de quatre plantes avec un Cyprès comme pivot :
Pour répondre à la demande, je fais une composition de 4 plantes :
- Un Cyprès de Provence (Cupressus sempervirens) qui donne la hauteur et une certaine « majesté ». C’est un bel arbre qui en impose et qui demande peu d’entretien, facile à vivre. (voir description sur ce site)
- Un Jasmin d’hiver (Jasminum nudiflorum) fleurit d’un beau jaune en hiver de novembre à mars. Il est persistant, très facile à vivre et rustique. Il faut le planter près du mur et il retombera comme un rideau de fleurs contre le mur.
- Un Laurier-tin apportera sa longue floraison d’octobre à avril, une floraison blanche et rose si on choisit la variété ‘Gwenllian’. Il faudra le tailler régulièrement (mais pas trop) pour qu’il reste à une taille adaptée. Il faudra un peu l’arroser pour qu’il fleurisse bien. (voir description sur ce site)
- Enfin un Rosier (oui, il pique un peu) mais il apportera une belle couleur rouge et sera très longtemps en fleurs (de mai à novembre) si on choisit la variété « Kadora ». Lui aussi devra être arrosé chaque semaine en été pour bien fleurir.
Les végétaux qui accompagnent le Cyprès peuvent aussi être :
- un Mahonia persistant qui fleurit jaune en hiver (l’espèce « media » a des feuilles piquantes mais d’autres espèces sont moins agressives !) (voir description sur ce site)
- un Embotrium, arbuste persistant qui fleurit rouge en été
- un Cotonéaster lacteus, persistant avec de très beaux fruits rouges rouge vif en hiver (voir description sur ce site)
- une Coronille (Coronilla glauca ou valentina) ou la luzerne arborescente (Medicago arborea). Ces 2 plantes peuvent apporter de belles fleurs jaunes au printemps avec une floraison parfumée très précoce et qui dure longtemps (plus que le Forsythia). De plus, le feuillage est persistant. A voir pour prolonger la floraison des autres arbustes.
- On peut aussi introduire dans la liste des plantes un Pittosporum, soit Pittosporum tobira à grandes feuilles soit Pittosporum tenuifolium, les 2 espèces ayant des formes naines et des formes à feuilles panachées.
- Une autre variante pourrait consister en l’utilisation de Fusain panaché, persistant, et qui avec ses teintes jaunes vient contraster avec le feuillage vert sombre de l’hiver.
- Enfin, il ne faut oublier l’Abélia (Abelia X grandiflora) persistant qui fleurit abondamment avec de petites clochettes roses de mai jusqu’à octobre.
Ce 1er scénario Cyprès (Cupressus sempervirens stricta) + Laurier-tin + Rosiers + Jasmin d’hiver me paraît être intéressant.
Les scénarios proches :
Un scénario proche peut être tenté à certaines conditions. Il s’agit de remplacer le Cyprès comme pivot par un Magnolia grandiflora. Cet arbre persistant avec de grandes feuilles vertes comme un caoutchouc (Ficus elastica), possède un port majestueux pyramidal qui peut être conique et étroit dans quelques variétés spécifiques : « Exmouth », « Francois Treyve » … . Mais l’inconvénient du Magnolia est sa taille car à terme, même les magnolias qui se développent le moins peuvent atteindre plus de 10 à 15 mètres. La condition est d’avoir une place suffisante et de pouvoir planter le Magnolia en pleine terre (un bac de terre n’est pas suffisant).
Bien sûr reste aussi la solution palmier comme le Trachycarpus qui peut être
Composition extrême-orientale :
On peut aussi se tourner vers une composition de type zen ou japonais. Acer palmatum peut en être la base ou le pivot. C’est un très joli arbuste bien qu’il ne soit pas persistant. Le port de l’arbre, son tronc, son feuillage très graphique, ses couleurs d’automne, en font un arbuste très élégant et décoratif.
Il nécessite une terre acide (terre de bruyère) et est un peu frileux (à partir de -10°C). Si l’on opte pour ce scénario (et que le sol est bien acide), on peut l’associer à des Rhododendrons et des Azalées japonaises aux feuillages persistants. On obtient ainsi de très belles couleurs de fleurs au printemps (la palette de couleurs est très large) avec des fleurs dès le début du printemps sur les Rhododendrons. Pour compléter en hiver on peut opter pour une plante qui fleurit l’hiver parmi celle que nous avons déjà citées. Je serai assez favorable à un jasmin d’hiver en cas de mur car il retombera le long du mur et décorera celui-ci et le cachera en partie.
Une arche portant des grimpantes
J’avais pensé, dans mes premières réflexions, à une arche. Une arche permet d’en imposer, cela de 2 manières.
1ère idée : une arche naturelle constituée soit de Chêne vert, soit de Cyprès (Cupressus sempervirens horizontalis). Si la distance entre les 2 cotés n’est pas trop grande, cela peut s’envisager et l’arche pourra se constituer rapidement. Par contre, cela demande une taille régulière et nécessite de l’entretien.
2ème idée : une arche faite en bois ou en métal (je préférerais le bois !) qui pourrait supporter des grimpantes. Cette arche peut d’ailleurs être complémentaire des végétaux dont nous avons parlé dans le 1er scénario. Les grimpantes peuvent être choisies pour leur floraison et leur feuillage : Bignonia capreolata pour la floraison de printemps et son feuillage persistant, Campsis (radicans ou grandiflora) pour la belle floraison rouge d’été ou d’automne. Bien sûr, on peut imaginer aussi un Jasmin (Jasminum officinale semi-persistant), un faux Jasmin ou Jasmin étoilé (Trachelospermum jasminoides persistant), une Glycine (Wisteria sinensis) ou un Chèvrefeuille (Lonicera caprifolium) … .
Cette approche me paraît assez attrayante, cependant la largeur de l’arche doit être un peu grande pour être en accord avec l’entrée et les escaliers. De ce fait, il faut une arche qui résiste et des plantes comme la Glycine ou la Bignone peuvent être très lourdes. Il faudrait dans ce scénario faire très attention à la conception de la structure et sa solidité. Il faudra aussi tailler régulièrement pour assurer de moindres tensions sur l’arche en bois.
Voilà quelques pistes. Bien sûr, tous ces scénarios peuvent être déclinées de différentes manières, complétés, amendés …
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