Les bonnes pratiques pour sauver vos plantes du froid …

Rédigé par dans Climat, Culture

Une fois connue la manière dont le froid et le gel endommagent nos plantes, quels sont les moyens de lutter contre ces fléaux ?
Pour ce combat, il faut déjà se préparer pour pouvoir agir vite. Ensuite, dès que le froid arrive, il faut mettre en place 3 mesures essentielles : savoir le moment pour agir, protéger et suivre très régulièrement.

photo de fdecomite

Préparer l’hiver : Organisez vous avant l’hiver

  • Lister les plantes à protéger :

    • Les gélives
      Ce n’est pas toujours très simple de connaitre la température à partir de laquelle une plante gèle. La première chose à connaitre est l’espèce et la variété (voire les définitions), si cela n’a pas été fait à l’achat (le bon choix reste en effet le premier moyen de ne pas perdre de plantes). L’origine de la plante est aussi essentielle, une plante qui vient du sud de l’Espagne aura beaucoup de mal à s’acclimater dans un climat continental comme celui de l’est de la France. Mais, on peut trouver des éléments sur Internet en restant critique et en essayant de recouper les informations. Noter les températures à partir desquelles il faudra que vous interveniez.
      Une fois cette information en main, on peut connaitre le risque en consultant les tableaux qui ont été mis en ligne sur ce site dans cet article.
      En cas de risque important, il faudra protéger, voire abandonner et rentrer sa plante en la mettant en pot.
    • Et les jeunes plantés
      Les jeunes plants sont plus fragiles. Si une espèce adulte est en limite de rusticité dans votre jardin, il faudra protéger les jeunes plants. Selon les variétés, la protection peut aller jusqu’à 5 ans, voire 10 ans après la plantation. C’est notamment le cas pour les palmiers, même des Trachycarpus qui peuvent geler tant qu’ils ne sont pas d’une grosseur suffisante (2 à 3 mètres de haut).

Par ailleurs, il faut éviter de planter les végétaux fragiles à l’automne, ceux-ci seraient alors exposés au froid dès leur plantation.

  • Acclimatez vos plantes au froid

Des processus métaboliques assez complexes permettent aux plantes de s’adapter au froid.
Ainsi, une meilleure tolérance aux températures négatives peut être obtenue, chez beaucoup d’espèces, par une période d’exposition à de basses températures mais positives. Dans la nature, les températures basses encore supérieures à 0°C de la fin de l’automne ou du début de l’hiver sont les principaux déclencheurs de l’acclimatation au froid.
La qualité de la lumière et la photopériode peuvent aussi renforcer cette acclimatation. Ainsi, par un froid supérieur proche de 0°C avec de la luminosité, les plantes acquièrent une plus grande résistance au froid et au gel (le phénomène ne se produit pas en cas de faible luminosité).
L’acclimatation est un processus qui disparaît une fois que les températures remontent au-dessus de zéro (un redoux pendant l’hiver ou le retour des conditions printanières).
En pratique, il faut donc essayer de placer les plantes plus fragiles au soleil en fin d’automne lors des épisodes froids, en les protégeant ensuite de la trop forte chaleur lors des épisodes de redoux pour éviter qu’elles ne perdent leur acclimatation.

• Se procurer les matériaux nécessaires pour intervenir rapidement

Il faut être prêt si le froid arrive. Lorsque vous le saurez par la météo, vous ne pourrez peut-être pas disposer dans un délai court des matériaux utiles pour protéger vos plantes.
Ce qu’il faut prévoir :

1 – des isolants pour le sol :
• Écorces de pin broyées
• Fougères sèches entrelacées
• Billes d’argile
• Paille
• Foin
• Copeaux
• Graviers grossiers
• Plastiques à bulles (seulement pour entourer les pots, pas pour les plantes)

2 – des isolants pour les parties aériennes :
• De la ficelle
• Des paillassons de brande
• Voile de protection en fibre
• Feuilles mortes
• Toiles de jute
• Canisses de roseau ou de brandes
• Cartons d’emballage

3 – des matériaux pour la protection renforcée
• Cordons chauffants ou guirlande électrique (non led)
• Plaques étanches (tôle, plexiglas, planche)
Les quantités seront fonction du nombre de plantes à protéger.

• Adapter le sol

Bien sûr, il faut à la plantation prévoir un sol drainant pour éviter la stagnation et le gel de l’eau près des racines et l’abaissement des températures autour du végétal en cas de vent.
Pour les plantes de type méditerranéen plus frileuses (Olivier, Pittosporum, Cistes, Céanothes, …) l’herbe au pied de ces plantes favorise le maintien de l’humidité. Une bonne couche de graviers grossiers ou une couverture de pierres au sol permet de protéger les racines de l’action directe du gel et surtout de créer un bon réservoir de chaleur qui se diffusera le soir et la nuit, limitant la durée et l’intensité du gel. Ce peut être aussi d’un certain intérêt esthétique.

• Avoir un système fiable de suivi météo et des températures du jardin pour anticiper les actions

Tout d’abord, il faut regarder les prévisions de Météo-France (sur Internet) de son secteur (sa commune) régulièrement (chaque jour) pour pouvoir réagir lorsque les températures sont annoncées inférieures à ce que vos plantes peuvent supporter.
Il faut aussi connaître les températures du jardin et en fonction de sa dimension avoir quelques capteurs aux endroits stratégiques pour vérifier la qualité de la protection et la faire évoluer en fonction (notamment pour ouvrir les protections en cas de redoux).

Réagir dès que les alertes sont avérées

Le mieux est de mettre les protections le plus tard possible dans la saison. Ces protections seront retirées ou ouvertes dès que la température remontera (le maintien risquerait d’entrainer la pourriture de la plante).

• Ne pas arroser avant le froid

Arroser avant le froid apporte de l’humidité et accroit les risques de gel dans le sol et d’asphyxie des racines. Il faut donc s’abstenir. Dans la plupart des régions de France, vos plantes n’auront que trop l’occasion d’avoir de l’humidité, lors des épisodes pluvieux ou neigeux.

• Suivre la météo

Avec le suivi quotidien de la météo, les prévisions au niveau des températures sont maintenant assez précises. Il ne faut pas faire preuve d’optimisme. Évitez cela et réagissez dès que les températures sont annoncées en dessous de la température minimale que peut supporter votre plante. Prenez une marge de sécurité pour éviter de fragiliser votre plante pour les mois qui suivront. Et agissez !

  • Protéger le sol pour isoler les racines du froid et de l’humidité

Pour cela, placer des protections comme des matelas de feuilles, des copeaux, de la paille, des écorces broyées. Ce matelas doit être épais (jusqu’à 30 cm si le froid est intense). Pour faire tenir ce matelas au sol ajoutez-y du carton d’emballage tenu par des pierres.
Pour les plantes en pot, isoler le pot par du plastique à bulles en plusieurs épaisseurs.

  • Protéger du vent froid

Le vent est un facteur de fragilisation des plantes (dans la plupart des cas, même s’il peut aider à évacuer l’air froid rassemblé dans les creux du jardin). Pour les plantes gélives, préférez la plantation à l’abri d’un mur. Ou installez une haie brise-vent qui peut être conçue pour protéger aussi la plante des ciels dégagés de la nuit qui entrainent des pertes de chaleur importantes.

  • Protéger le tronc et la souche

Pour cela, entourez le tronc jusqu’en bas du végétal du voile d’hivernage (tissé) en double ou triple épaisseur (selon l’intensité du froid) ou des paillassons de brandes. Ajouter auparavant à l’intérieur de cette protection du feutre, des matelas de fougères, du carton.
Pour les palmiers et les plantes à pousses non protégées (cordyline, yucca, par exemple), rassemblez les feuilles du haut, entourez les de voile d’hivernage tissé ou d’un paillasson de brandes. Le cœur sera ainsi mieux protégé de l’eau gelée et de la neige.

  • Construire une « cabane » pour protéger les parties aériennes de l’humidité et du froid

Pour les plantes les plus fragiles, ou en cas de températures très froides, vous pouvez ajouter autour du végétal concerné une sorte de « cabane » entourant la plante et fermée en haut par une plaque de plexiglas ou de bois.
Pour apporter de la chaleur autour de palmiers ou dans cette protection, vous pouvez installer une guirlande lumineuse (faite d’ampoules classiques et non de LED).

  • Mettre les plantes en pot et les mettre à l’abri

La dernière mesure si le froid est important ou si la plante est très gélive est de mettre le végétal en pot et de mettre le pot à l’abri. Attention, l’opération d’empotage doit être faite avant le gel.

  • Suivre la météo et ne pas laisser les protections quand il fait plus chaud

Combien de fois nous rencontrons des végétaux qui ont été protégés sans interruption pendant tout l’hiver et qui sont plus touchés que s’ils avaient été laissés sans protection. Il faut donc découvrir totalement ou partiellement) les plantes à chaque période de redoux. Cela permettra à la plante de mieux respirer, de ne pas pourrir, et de profiter des rayons du soleil.

Voila quelques principes pour garder le plus longtemps possible toutes ses plantes gélives. Mais, une autre phase peut encore provoquer des dégâts, c’est le dégel. Ce sera l’objet du prochain article.

Prochain article : Réussir la phase de dégel en prenant les mesures adaptées

2 Commentaires et réactions

  1. Gérard FEVRE

    Bonjour,

    Je vous remercie de votre commentaire.
    N’hésitez pas à me dire les sujets que vous souhaiteriez que j’aborde.

  2. Merci beaucoup pour vos précieux conseils que je suis, dans la mesure du possible, à la lettre depuis plusieurs mois.
    Tout est tellement clair et argumenté qu’on apprend beaucoup sur ce site.

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